1er avril 2025

Guide pour concilier le sport et les études au cégep

Des conseils pour aider les athlètes à briller tant dans leurs études que dans leur discipline sportive

En rejoignant une équipe sportive collégiale, vous intégrerez une famille. Vous développerez rapidement un sentiment d’appartenance envers votre cégep et vos coéquipiers deviendront vite vos amis, car vous passerez beaucoup de temps avec eux. Vous vivrez des émotions fortes, mais… Vous vous posez peut-être des questions. Si je pratique un sport de compétition pendant mes études collégiales, est-ce quil y aura un impact sur mes résutats scolaires et sur ma cote R? Est-ce que j’aurai des conflits d’horaire?

Si vous souhaitez faire partie d’une équipe sportive au cégep, c’est sans doute parce que le sport occupe déjà une place importante dans votre vie et qu’il contribue à votre équilibre. Alors nul besoin d’abandonner ce que vous aimez et ce qui vous fait du bien sous prétexte que vous commencez vos études collégiales. Avec des stratégies d’étude efficaces et un bon système de gestion du temps, il est tout à fait possible de conjuguer les études et le sport avec succès. Des explications et des suggestions.

7 conseils pour atteindre vos objectifs

Étiez-vous dans une équipe sportive à l’école secondaire? Vous êtes peut-être déjà bien outillé pour faire le saut au collégial. Le sport de compétition, peu importe le niveau, demande de la discipline. Il favorise une bonne gestion du stress et une saine hygiène de vie. Vous ne partez pas de zéro!

Au cégep, si vous le souhaitez, vous aurez accès à des ressources qui vous aideront à bien gérer votre temps, à jongler avec vos horaires de cours, d’entraînements et de compétitions. Voici sept conseils pour vous aider à atteindre vos objectifs.

1. Intégrer toutes vos obligations à votre agenda ou planificateur

Chaque début de session, vous aurez votre horaire de cours. Vous connaîtrez aussi les dates de plusieurs de vos examens et celles pour remettre vos travaux. Vous aurez aussi accès à votre calendrier d’entraînements et de compétitions. Ce sont vos essentiels, vos incontournables. Transposez toutes ces informations dans votre agenda ou dans votre planificateur numérique. Cela vous enlèvera du stress. Garanti.

« En plus d’avoir de la motivation à revendre, les étudiants-athlètes ont souvent un sens de la responsabilité développé. Ils sont crinqués! Pour réussir, vous devrez bien gérer votre temps et vos priorités. Il existe plusieurs outils pour vous aider. Il s’agit de trouver celui qui vous convient le mieux et de l’utiliser de manière constante », explique Nadine Lemay, l’aide pédagogique individuelle responsable des étudiants-athlètes au Cégep de Lévis.

2. Organiser votre emploi du temps en étant flexible et réaliste

Lorsque toutes vos obligations seront consignées dans votre agenda ou planificateur, vous serez en mesure de déterminer des périodes de travail et d’études et de prévoir des temps libres. À quel moment de la journée êtes-vous le plus concentré? Quels sont vos meilleurs moments pour lire, étudier ou faire vos devoirs?

Votre emploi du temps doit être réaliste et il y aura toujours des imprévus. Tenez compte de vos déplacements, car ils peuvent gruger beaucoup de votre temps. Cela dit, les moments passés dans l’autobus peuvent devenir des moments de détente ou de loisirs. Ce sont peut-être des moments parfaits pour lire et réviser la matière vue en classe.

3. Bien communiquer avec vos professeurs et vos entraîneurs

Si vos entraîneurs et vos professeurs connaissent vos objectifs et vos contraintes, ils seront certainement compréhensifs si vous rencontrez des obstacles. Gardez le canal de communication ouvert. Prenez le temps de les informer et de leur expliquer votre réalité.

« Il est essentiel pour vous de dire à vos enseignants dès le début de chaque session que vous êtes un étudiant-athlète. Ils seront plus ouverts à vous accompagner en sachant à l’avance que vous devrez vous absenter pendant vos compétitions », renchérit l’aide pédagogique.

4. Utiliser des méthodes pour optimiser votre temps de travail et d’étude

Il existe différentes méthodes pour tirer le maximum de votre temps d’étude. La technique Pomodoro en est une. Elle consiste à travailler de manière concentrée pendant 25 minutes, puis à prendre 5 minutes de pause. D’autres techniques existent, notamment pour améliorer votre façon de prendre des notes ou mémoriser plus facilement l’information. Le personnel de votre cégep est là pour vous aider à découvrir ces techniques et à les utiliser.

5. Utiliser les services offerts par votre établissement

Plusieurs établissements offrent des programmes de tutorat par les pairs, des ateliers thématiques et des séances d’études supervisées. En fait, tous les cégeps ont mis en place des services pour vous aider à développer vos compétences et vous accompagner vers la réussite. C’est le coeur de leur travail. Profitez-en!

6. Penser à vous reposer et à socialiser

Vous en dépensez de l’énergie pendant vos entraînements et vos compétitions! Vous faites aussi beaucoup d’efforts en classe. Il vous faut prévoir du temps de récupération. De combien d’heures de sommeil avez-vous besoin? Probablement entre sept et neuf heures. Bien manger et bien s’hydrater favorisent aussi la récupération. Pour votre santé mentale, il est important de passer du temps de qualité avec vos amis. Cela fait partie d’une bonne hygiène de vie. Un mot à retenir : ÉQUILIBRE.

7. Gérer le stress et l’anxiété

N’attendez pas que le verre soit trop plein. Vous pouvez apprendre à mieux gérer votre stress et votre anxiété, par exemple, en pratiquant la méditation, la respiration profonde ou en faisant du yoga. Dans les cégeps, des éducateurs spécialisés, des aides pédagogiques ou des intervenants psychosociaux pourront vous aider à trouver la recette qui fonctionne le mieux pour vous.

« Les étudiants-athlètes veulent souvent performer dans toutes les sphères de leur vie. L’anxiété de performance peut finir par vous envahir. Il est essentiel d’aller chercher de l’aide rapidement pour ne pas que cette anxiété prenne toute la place et vous paralyse. Il ne faut pas hésiter à demander de l’accompagnement auprès du service psychosocial de votre cégep », conseille Nadine Lemay.

« Plus on en a, plus on en fait »

Admettez que les personnes très occupées nous donnent l’impression d’être motivées et extrêmement efficaces. Le sont-elles vraiment? Comment arrivent-elles à exécuter autant de tâches dans une journée et à participer à des activités en plus?

Elles y arrivent tout simplement parce qu’elles gèrent bien leur temps. Elles planifient leurs tâches et réussissent à se concentrer sur leurs priorités. C’est ainsi qu’elles gardent le cap et qu’elles parviennent à éviter la procrastination.

Vous pouvez vous aussi atteindre vos objectifs tant sur le plan scolaire que sportif en visant l’équilibre. Si vous rencontrez un obstacle, ce n’est pas la fin du monde! Il y a toujours des solutions et vous pourrez utiliser les services de soutien offert par votre cégep. D’ailleurs, la plupart d’entre eux offrent des services pour accompagner les étudiants-athlètes.

Alléger votre horaire ou allonger votre parcours

Pour faciliter leur conciliation sport-études, des étudiants choisissent parfois de prendre un peu plus de temps pour terminer leur parcours collégial. Certains vont simplement demander à faire retirer un cours de leur horaire dans le but de le reprendre à la session d’été. Il y a plusieurs autres scénarios envisageables, que vous pourrez explorer avec un aide pédagogique individuel (API). Ce professionnel sera en mesure de vous proposer les meilleures options possibles en fonction de vos objectifs.

Répondre aux besoins des athlètes

Les équipes sportives des cégeps font partie du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Les athlètes québécois de haut niveau qui fréquentent un cégep membre de l’Alliance Sport-Études peuvent obtenir un statut d’étudiant-athlète afin de profiter eux aussi de services qui répondent à leurs besoins. Voici quelques exemples :

  • Services pédagogiques;
  • Aménagement de l’horaire scolaire lorsque cela est possible;
  • Possibilité d’allonger le cheminement scolaire;
  • Motivation des absences auprès des professeurs à la suite de vérifications.
Plus d’informations
Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ)
Alliance Sport-Études

Travailler à temps partiel en plus

En tenant compte des séances d’entraînement personnel et en équipe, des compétitions, des temps de déplacements et de récupération, la pratique de votre sport pourrait vous demander 10 heures, 15 heures, voire 20 heures ou plus par semaine!

Pour vous faciliter la vie, si vous avez absolument besoin d’un revenu pendant vos études, vous pourriez trouver un emploi à temps partiel dans votre cégep. Si cela est possible, travailler de manière indépendante, en acceptant de petits mandats, peut aussi représenter une option intéressante. Certains employeurs aiment encourager les athlètes en leur offrant des horaires flexibles.

Selon la littérature, les étudiants à temps plein qui réussissent le mieux au collégial consacrent moins de 15 heures par semaine à un travail rémunéré. C’est à prendre en compte.


Le point de vue d’étudiants-athlètes des Faucons du Cégep de Lévis

Rose-Marie Gagnon, étudiante-athlète, membre de l’équipe de badminton

Rose-Marie Gagnon
Sport : Badminton
Programme d’études : Sciences humaines, profil Développement humain et interactions

Rose-Marie Gagnon sait que l’organisation est la clé pour bien concilier les études, le badminton et son emploi à temps partiel – elle travaille 11 heures par semaine dans une boutique de sport. Elle se sert de l’agenda Google, qui est à son avis beaucoup plus efficace qu’un agenda papier. Il lui permet de suivre facilement l’évolution de ses tâches et de respecter ses obligations.

Elle planifie soigneusement son emploi du temps. Elle s’y prend d’avance, en tenant compte de son calendrier de compétitions. Lorsqu’elle est en tournoi, elle veut se concentrer sur ses parties et passer du temps de qualité avec les membres de son équipe. Pas question d’apporter des devoirs!

De manière générale, son système fonctionne bien. « J’utilise mon temps efficacement », dit-elle. Il lui arrive toutefois de procrastiner un peu, surtout quand elle a un devoir ou une lecture à faire qui lui plaît plus ou moins. Une chose est certaine : il n’est pas question pour elle de manquer un cours pour se rattraper dans un autre. Elle assiste à tous ses cours et organise bien ses notes.

L’étudiante-athlète prévoit de terminer son parcours collégial dans le délai prévu, c’est-à-dire en deux ans. La formule sport-études lui plaît, même si son horaire est bien rempli. Elle envisage de continuer à jouer au badminton pendant ses études universitaires en orientation scolaire.

Xavier Bouffard, étudiant-athlète, membre de l’équipe de volleyball

Xavier Bouffard
Sport : Volleyball
Programme d’études : Histoire et civilisation

Pour vivre à fond sa passion pour le sport et pour atteindre ses objectifs scolaires, Xavier a décidé d’allonger son parcours collégial. Il a aussi ajouté des préalables universitaires à son horaire pour être en mesure de poursuivre ses études en kinésiologie. Le volleyball fera toujours partie de son programme, évidemment!

Au fil du temps, il a appris à se connaître. Il sait que pour performer dans son sport et être concentré pendant ses cours, il doit s’accorder une pause. Passer directement du « mode performance » au « mode concentration » ou vice versa ne fonctionne pas bien pour lui.

Il reconnaît bien sûr l’importance d’être bien organisé. Ses entraînements peuvent parfois finir tard en soirée et le temps de rentrer à la maison, puis de préparer sa journée du lendemain, il avoue qu’il peut se coucher après minuit. Lorsqu’il a un cours à 8 h le lendemain matin, c’est difficile d’être ponctuel.

S’il peut offrir un conseil à d’autres étudiants qui décident de combiner le sport et les études au collégial, c’est d’utiliser les services offerts par leur cégep. Par exemple, lui a réussi à augmenter de manière significative ses résultats en français et en mathématiques en profitant des services de tutorat par les pairs.

En résumé, pour Xavier, la conciliation sport-études représente un défi, mais il est surmontable. Les avantages pèsent plus lourd dans la balance que les inconvénients. Il s’est fait des amis et il dit avoir beaucoup appris sur lui-même et sur les relations interpersonnelles, notamment sur la gestion des émotions. « Je ne serais pas qui je suis sans tout ça », résume-t-il.

Jade Whittington, étudiante-athlète, membre de l’équipe de basketball

Jade Whittington
Sport : Basketball
Programme d’études : Gestion de commerces

Le sport a toujours occupé une place importante dans la vie de Jade Whittington. En plus de ses séances d’entraînement avec son équipe, Jade fait de la musculation avant d’aller à ses cours deux fois par semaine. L’hiver, elle pratique la planche à neige et l’été, le golf et le ultimate freesbee.

« Depuis toujours, c’est le sport qui me permet de rester constante dans mes études et dans tout », explique Jade. Le basketball a aussi facilité son intégration au cégep. Ses coéquipières sont vite devenues ses amies. Elles passent beaucoup de temps ensemble et vivent la même réalité. À l’occasion, elles étudient et font des devoirs en groupe avant les séances d’entraînement. « On se soutient », ajoute-t-elle. 

Jade a choisi un programme technique pour décrocher son diplôme collégial en trois ans. Son horaire est bien rempli, car elle suit entre sept et neuf cours par session. De plus, elle travaille 15 heures par semaine dans un Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Pour ne rien oublier, elle utilise l’application Planner de Microsoft, un agenda électronique. Elle y consigne toutes ses tâches et des alertes lui permettent d’éviter d’oublier des dates importantes et ses obligations. Elle prévoit du temps pour faire ses devoirs et se réserve des moments pour voir ses amis. Le samedi soir est réservé à sa famille.

L’étudiante-athlète veut accéder rapidement au marché du travail, mais elle ne ferme pas la porte à des études universitaires en administration. Rien ne presse. Une chose est certaine, elle veut continuer de jouer au basketball.