4 octobre 2022
Les adeptes de l’apiculture sont de plus en plus nombreux et ils proviennent de partout au Québec. Ils s’inscrivent aux cours de perfectionnement offerts à la Formation continue du cégep pour préparer un projet de retraite, se lancer dans l’agrotourisme ou simplement pour sauver les abeilles. Le cégep, qui est de plus en plus engagé dans la voie du développement durable, a décidé de répondre à cet engouement grandissant pour l’apiculture en mettant sur pied une coopérative apicole.
À ce jour, nous exploitons six ruches au cégep, dont deux nous ont été données par la Ville de Lévis. Quatre sont installées à la ferme-école du cégep, lieu d’apprentissage des étudiants en Gestion et technologies d’entreprise agricole, et deux dans le parc de la Pointe-De la Martinière. Ce projet écoresponsable vise également à faire découvrir aux cégépiens le modèle d’affaires coopératif, qui favorise le partage de connaissances. Sophie Boilard et Guylaine Desbiens, techniciennes au Département de chimie, et Corinne Bernard, qui travaille à la Formation continue et services aux entreprises, se sont impliquées dans le projet durant tout l’été. Treize étudiants viennent également de se joindre à la jeune coopérative. Certains d’entre eux s’intéressent à la production du miel et plusieurs se sentent interpellés par le volet entrepreneurial.
Au cégep, les deux volets apicoles, c’est-à-dire les cours offerts à la Formation continue et la mise sur pied d’une coopérative sont intimement reliés, car ils impliquent une personne qui s’y connaît dans le domaine, Louis Têtu. Cet homme patient et calme nourrit une véritable passion pour les abeilles depuis plus de 40 ans. Tout jeune, il dévorait les documentaires sur le sujet. « Ça me fascine encore parce que j’en apprends encore », dit-il. Tout ce qu’il a appris au fil des ans, il le transmet dans les cours qu’il donne au cégep et plus récemment, aux membres de la communauté collégiale qui souhaitent faire partie de la coopérative apicole.
Pendant quelques années, monsieur Têtu a introduit des ruches dans une bleuetière pour polliniser les fleurs. Les rendements ont largement dépassé les attentes. Nul doute à son avis que la présence d’abeilles dans les vergers de pommes et d’autres sortes de fruits est aussi très bénéfique.
Originaire de Montmagny, monsieur têtu a produit du miel de façon commerciale pendant 10 ans, exploitant jusqu’à 300 ruches. Aujourd’hui, il en possède 20 et il se définit davantage comme un producteur artisan. Il s’intéresse évidemment à la production de miel, mais encore plus à l’insecte qui le fabrique, un super pollinisateur qui favorise la biodiversité.
Les abeilles sont utiles dans l’environnement et cela rend le travail du formateur très pertinent.
« 5 000 petits apiculteurs vont aider dans 5 000 endroits différents », explique monsieur Têtu.
L’apiculteur note que même si l’abeille fait l’objet de nombreuses recherches, ses vertus et celles des sous-produits de la ruche sont encore méconnues. Par exemple, la propolis, une résine que les abeilles récoltent sur les bourgeons des arbres, possède des propriétés antiseptiques. Le venin de l’insecte, lui, a des propriétés anti-inflammatoires. Le miel est reconnu pour aider à la cicatrisation. Et que dire des bienfaits de la gelée royale, la nourriture de la reine que produisent les jeunes abeilles ouvrières?
Même si l’abeille s’adapte bien aux conditions changeantes de l’environnement et qu’elle a une très bonne capacité d’apprentissage, elle est vulnérable. L’utilisation de pesticides et d’herbicides lui fait du tort, tout comme les monocultures. De plus, elle doit affronter de nouveaux parasites, comme le varroa, un acarien qui peut anéantir une colonie en quelques années seulement.
Éléonore Aubin, conseillère en développement durable au cégep, cherchait des projets pour susciter l’intérêt et la participation des étudiants. Éléonore pensait d’abord organiser un projet d’éducation à l’environnement, mais de fil en aiguille, l’idée de créer une coopérative apicole a germé.
« Le modèle coopératif est un modèle d’affaires intéressant, qui encourage la parité et qui est plus horizontal. Tous les membres participent à la prise de décisions et les profits sont réinvestis dans la coopérative », explique-t-elle.
La coopérative apicole du cégep en est à ses débuts et elle suscite déjà de l’engouement au sein de notre communauté collégiale.
Une fois le miel récolté, des produits seront développés avec l’aide de l’équipe du programme Techniques de procédés industriels. Nous n’avons pas fini d’entendre parler d’abeilles et de miel au cégep!