19 novembre 2020
Après ses études en agriculture au Cégep de Lévis, Anne-Sophie aurait pu travailler comme technicienne en agriculture, mais l’appel de la ferme a été plus fort. Elle est retournée dans le comté de Portneuf, où ses parents exploitent la ferme Syldia, qui est aujourd’hui spécialisée dans l’engraissement de bœufs et les produits de l’érable. Elle est ainsi devenue la quatrième génération d’agriculteurs à s’investir au sein de la ferme Syldia, son arrière-grand-père ayant démarré l’entreprise.
L’annonce d’une relève a été bien accueillie par ses parents, mais la jeune agricultrice devait faire augmenter les revenus pour se « justifier un salaire ». Elle n’a pas pris les choses à la légère. Comme elle louait déjà l’étable de ses voisins pour ses projets personnels, elle s’est lancée dans la production d’œufs, de poulets, de porcs et de chevreaux. Elle a ainsi diversifié les activités de la ferme Syldia et a assuré sa présence dans les marchés publics. « La mise en marché directe, c’est moi qui l’ai vraiment montée de A à Z », dit-elle.
La suite de l’histoire s’est déroulée très rapidement. Ses voisins ont décidé de vendre leur ferme, et elle de l’acheter, avec le soutien de sa sœur jumelle. Ensemble, elles ont fondé Deux sœurs et cie, mais c’est surtout Anne-Sophie qui veille au grain. Elle offre maintenant ses produits et ceux d’une quinzaine de producteurs de Portneuf dans une nouvelle boutique. « C’est vraiment comme une mini épicerie locale », précise-t-elle. Ce bâtiment, elle le voyait construit dans un horizon de cinq ans… Les affaires vont mieux que prévu, mais « c’est un beau problème ».
« On fait tout ce qu’on peut pour améliorer notre bien-être animal. On essaie le plus possible de tendre vers le bio, mais sans payer une certification bio. Par exemple, on n’a aucun médicament systématique à la ferme. Aucune hormone de croissance. Même chose pour les pesticides au champ : on en met seulement lorsque c’est nécessaire. On dit qu’on est raisonnés là-dedans, sans nécessairement dire qu’on n’est pas dans le bio ni dans le conventionnel à 100 % ».
Anne-Sophie Paquet
« C’est sûr qu’à 22 ans, j’ai encore beaucoup de temps à mettre sur ma ferme. Dans l’avenir, j’aimerais continuer de développer mon entreprise, d’apporter le volet transformation à la ferme », mentionne Anne-Sophie. Si elle cherche à faire grandir l’entreprise familiale, elle compte bien garder le cachet local, car pour elle, il est important que les gens viennent « acheter de la viande à Anne-Sophie ». Elle le sait, les gens aiment parler directement aux producteurs, qui connaissent toute l’histoire derrière le produit. Ses parents l’appuient dans ses projets et lui font confiance.
Au Cégep de Lévis, les étudiants n’ont pas à choisir un profil, ce qui permet d’explorer différentes productions. « Tu touches à tout », tant dans le végétal que l’animal, explique Anne-Sophie. Les étudiants choisissent eux-mêmes leurs productions, par exemple l’agneau, le lapin, etc. Ils ont l’impression que les animaux leur appartiennent, car ils en sont responsables. Ils s’occupent aussi de la mise en marché et de la vente.
Par ailleurs, les professeurs encouragent beaucoup l’entrepreneuriat. Elle a participé à plusieurs concours qu’elle a remportés, comme Chapeau les filles! « C’est de l’extra. Les profs ne sont pas obligés de faire ça », précise-Anne-Sophie. Ces concours lui ont donné la motivation de continuer.
Photos : JPG.MOV
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