29 septembre 2021
Hélène Robitaille, qui enseigne la littérature au cégep depuis 2003, avait commencé à publier des livres avant la naissance de son fils, il y a 14 ans. Si la maternité lui a fait poser sa plume durant quelques années, l’arrivée de sa petite fille, il y a cinq ans, lui a donné l’inspiration à la reprendre. « Je n’ai jamais perdu de vue que c’est ce qui m’animait au plus profond de moi », dit-elle.
Avant d’enseigner au cégep, Hélène a travaillé dans le monde du théâtre. Durant cette période, elle a écrit et publié une pièce qui a été présentée au Périscope, à Québec, et au Théâtre d’Aujourd’hui, à Montréal. Villes où je n’irai jamais est son deuxième recueil de nouvelles.
« C’est un accroissement de notre sensibilité au monde, quand on se donne la permission de lire. On se donne la permission de quitter l’effervescence de notre vie pour réfléchir à partir d’un lieu plus intime, où le temps de ne résonne pas de la même façon. »
Hélène Robitaille
Dans Villes où je n’irai jamais, les histoires se déroulent soit aux États-Unis, soit dans l’ancien univers soviétique. « Après coup, je me suis rendu compte que c’est proche de l’enfance qui a été la mienne, c’est-à-dire que j’ai grandi pendant la guerre froide et que probablement, l’imaginaire lié à cette curieuse période a dû laisser en moi quelques traces », explique l’auteure.
Chaque nouvelle porte sur une ville, où elle ne mettra sans doute jamais les pieds. « Ça m’a servi de prétexte pour réfléchir à la nostalgie, puis à tout ce qu’on n’accomplit pas dans notre vie… Et qui est très correct! Je trouve ça beau aussi qu’on n’accomplisse pas tout », indique-t-elle. Pour Hélène, la vie n’en demeure pas moins gracieuse.
La nostalgie constitue donc la trame du recueil, dont la structure unifiée évoque le roman. « J’ai quand même l’impression de pouvoir fouiller, de déployer à fond un thème ou un imaginaire, un peu comme on le ferait dans un roman », soutient-elle.
Apprenez-en davantage sur le recueil de nouvelles Villes où je n’irai jamais.
Au cégep, dans les cours de littérature, la dissertation est à l’honneur. Il s’agit d’un volet très important de la formation, Hélène en convient. Cela dit, elle aime encourager ses étudiants à écrire plus librement. Elle les invite à réfléchir sur ce que l’œuvre leur a fait vivre et à s’engager en rédigeant un essai. Elle avoue se gâter en lisant leurs textes, qui lui permettent de mieux les connaître.
Si Hélène affectionne la lecture et l’écriture, vous l’avez compris, l’enseignement de la littérature l’anime tout autant. « Mon travail n’est pas un compromis dans ma vie. Il me nourrit beaucoup. Mes étudiants me nourrissent beaucoup et mes collègues aussi », précise-t-elle. Elle aime la richesse de son milieu de travail, les départements de lettres et de philosophie du cégep foisonnant de créateurs qu’elle admire.